Crise sanitaire : quel futur pour le retail ?
La pandémie de COVID-19 a eu de nombreux impacts sur le commerce et le marché du travail. Parmi ces effets, le besoin de nouveaux modes de consommation et d’organisation de la vente s’est imposé aux professionnels comme aux clients. Quelques pistes et tendances pour les années à venir.
Plus de local…
Sans que cela soit une grande surprise, la crise du coronavirus a mis en exergue l’interdépendance des États concernant l’import et l’export des biens sur leurs territoires. Les contraintes imposées par cette situation exceptionnelle, associée à une demande croissante des consommateurs pour le « Made in France » , ouvrent une porte aux entreprises qui souhaiteraient se développer dans un système local. D’après le baromètre COVID-19*1 publié par Kantar en juin 2020, 68% des Français interrogés se disent d’ailleurs davantage favorables à l’achat de biens et services de leurs pays, et plus de 40% sont à la recherche d’interactions sociales à la sortie de la crise. Une nouvelle encourageante pour les petits commerces, qui ont subi le confinement de plein fouet.
… mais davantage en ligne
Néanmoins, ce besoin de proximité ne signifie pas un retour massif vers les magasins. En effet, le commerce en ligne a connu un grand succès pendant le confinement, notamment dans le secteur alimentaire. Toujours selon le baromètre de Kantar, 47% des sondés continueront d’acheter sur des sites des produits et des services découverts pendant la crise. Pratiques et plus rassurants pour le consommateur inquiet de la transmission du virus, les achats en ligne ont encore de beaux jours devant eux. Ce phénomène devrait pousser les petites structures locales à rapidement mettre en place un service de e-commerce et de livraison, pour rester dans la course et répondre aux besoins de leur clientèle. En complément, les Français se disent prêts à échanger plus de données personnelles contre des produits plus adaptés à leurs besoins*2 ; les services en ligne déjà établis disposent d’une longueur d’avance sur ce point.
À la recherche d’impact
Plus de la moitié des consommateurs sont aujourd’hui engagés pour la responsabilité sociétale des entreprises et souhaitent que celles-ci communiquent plus sur leurs engagements. Les valeurs portées par une marque sont un argument d’achat et de fidélité primordial*3. La tendance est donc au « Goodvertising » et le phénomène devrait croître, pour encourager toutes les entreprises à s’engager sur les sujets sociétaux. En plus de leurs activités primaires, elles devront très certainement développer de nouvelles compétences pour s’adapter à cette demande croissante.
L’hygiène avant tout
Le retail doit aussi trouver des solutions pour s’adapter au contexte sanitaire. Peu adaptées aux nouvelles contraintes hygiéniques , les bornes tactiles devraient peu à peu laisser place aux solutions interactives sans contact*4. De plus, la dématérialisation monétaire semble s’accélérer, au détriment des petits commerces et des zones les plus rurales*5.
Il est en tout cas certain que la transformation numérique s’impose désormais aux structures qui n’ont pas encore entamé cette démarche.
Sources:
*1 : COVID-19 Monitor, Évolution des comportements et implications pour les marques, Kantar
*2 : How we shop – The next decade, rapport Westfield publié en juillet 2020
*3 : Les consommateurs préfèrent les marques qui défendent des valeurs, publié le 29/01/2019 sur Les Echos.fr
*4 : Présentation de la technologie Air Touch de Samsung
*5 : Vers la fin de l’argent liquide ? « Si cela arrive, les SDF et les petits artisans vont beaucoup souffrir », publié le 04/08/2020 sur RMC avec BFM